Si les cigales sont parfaitement intégrées au panorama provençal, au même titre que la lavande ou les oliviers, il n’en demeure pas moins que le commun des mortels se pose beaucoup de question sur l’utilité d’un tel animal pour la nature, qui ne laisse en général rien au hasard, et chaque plante ou chaque animal a sa raison d’être dans la nature. Et les cigales alors me direz-vous ? Bruyantes mais pourtant difficile à approcher, qu’apportent-t-elle ? Vous trouverez la réponse dans ce récit !
Cette légende se déroule donc en Provence, un été durant lequel les Anges sont venus passer leurs vacances estivales un verre de pastaga à la main sous les platanes, regardant les parties de pétanque endiablées sur la place du village. Lors de leur atterrissage en terre provençale, quelle ne fut pas leur surprise de ne pas trouver âme qui vive ! Le soleil de plomb qui s’abattait sur la région n’arrangeait rien aux affaires de nos Anges qui ne trouvaient pas un troquet ouvert pour se désaltérer. En chemin, ils s’aperçurent que les champs étaient en friche, que les potagers étaient à l’abandon…
Fort inquiet de cette situation, attristés de voir cette si magnifique région vidée de ses habitants, et laissée à l’abandon, ils décidèrent d’aller frapper à la maison de Dieu pour y trouver des réponses à leurs interrogations. Là encore, quelle ne fut pas leur étonnement de trouver le curé non pas en train de prier, mais allongé sous son boutis, en plein pénéquet ! L’homme de foi apporta alors une réponse claire et limpide aux Anges : à cause de la chaleur accablante et du soleil torride qui s’abat sur la région durant l’été, les provençaux se préservent paisiblement à l’ombre des oliviers et des figuiers. Surpris, les Anges demandèrent alors à quel moment de la journée les provençaux se mettaient au travail, ce à quoi l’homme de Dieu répondit : « A la fraîche tôt le matin », et « à la rosée » tard le soir.
Mécontents, les anges s’en retournèrent au paradis pour raconter à Dieu leur mésaventure. Ce dernier, furieux, décida de punir les provençaux, en leur envoyant une nouvelle espèce d’insectes pour les empêcher de faire la sieste en pleine journée ! Cette nouvelle variété d’insectes «tambourinaïre » aurait pour mission de se planquer dans les pins et d’exécuter une musique stridente, rendant impossible toute initiative de sieste provençale en pleine journée. Les cigales venaient de naître !